La salle Pasteur du Palais universitaire a connu l’affluence des grands jours le mercredi 18 janvier. Il faut dire que le conférencier et son sujet avaient de quoi attirer. Ancien professeur à la faculté de théologie protestante de Strasbourg et président du directoire de l’Eglise de la Confession d’Augsburg d’Alsace et de Lorraine, pasteur et auteur de nombreux ouvrages, Marc Lienhard est une notoriété à Strasbourg. Pendant plus d’une heure, il a présenté les 150 ans pendant lesquels la cathédrale était protestante aux XVIe et XVIIe siècles.
Adoptant un plan chronologique doublé d’aspects thématiques, M. Lienhard a rappelé que la Réforme connut une expansion rapide grâce à différents facteurs. Des prédicateurs aussi illustres que Zell (portrait ci-contre), Capiton et Bucer y contribuèrent au même titre que les imprimeurs qui optèrent très majoritairement pour le camp des Réformés.
Par-delà les changements introduits en la cathédrale, dont l’abandon de l’autel majeur et la suppression des images et statues, la vie religieuse n’y fut pas de tout repos. D’autant que les prédicateurs réformés étaient hommes de talents, cultivés et au verbe expressif. Abolissant la messe, ils imposèrent dans le Grand Temple une liturgie précise, avec de nombreux offices où prônes, chants et musique occupaient la place d’honneur.
Curieusement, ce furent les catholiques qui lors de la Contre-Réforme se montrèrent iconoclastes dans la cathédrale qui leur avait été restituée en 1681. Pomme de discorde entre les deux confessions jusqu’au XXe siècle, la cathédrale faillit devenir un sanctuaire national sous les nazis.
Face à une histoire si mouvementée, le conférencier a satisfait son auditoire intéressé en répondant aux très nombreuses questions posées. La conférence fut donc un plein succès. Il est vrai que les Amis de la cathédrale en ont l’habitude par la qualité de leurs intervenants.
Francis Klakocer