Les Amis de la cathédrale ont fini en beauté le cycle de leurs conférences, ce mercredi 15 mars. Le public était venu en foule pour entendre M. Kayser, architecte et ingénieur munichois, parler en connaisseur de la flèche de notre cathédrale. En un français dont la maîtrise étonnait, il a ponctué son propos de photographies originales et d’images de synthèse de belle venue.
Etayant sa conférence de rapprochements bienvenus avec d’autres cathédrales, il s’est surtout appuyé sur celle de Fribourg en Brisgau, dont la tour a servi de schéma standardisé pour l’érection de nombreuses tours ultérieures. Cette simple église jadis paroissiale devait nécessairement être surpassée par une église cathédrale, comme il l’a montré en présentant la structure bien plus complexe de la flèche strasbourgeoise. Passant en revue les différents niveaux de cette dernière, il en a révélé les procédés de construction tant par la présence de corbeaux laissés en place pour des réparations ultérieures que par les piliers de traverse ou l’emploi d’agrafes en fer forgé destinées à retenir les pierres, quand il ne s’agissait pas du creusement des marches dans la pierre même. Mais surtout, il s’est attaché à poser des noms sur les différentes parties de la tour octogonale et à valoriser le rôle de Jean Hultz. Ce dernier n’a-t-il pas eu le génie de démarquer les projets de Köln et l’escalier de la cathédrale de Prague tout en les dépassant par une combinaison des plus hardies qui a abouti aux quatre tourelles flanquées d’escaliers extérieurs ? Aussi n’est-il pas étonnant qu’aux yeux du conférencier il s’agisse ici d’un concept de flèche resté unique, un point culminant jamais reproduit ailleurs.
Les applaudissements nourris et le débat parfois pointu qui a suivi ont prouvé à quel point cette prestation a rencontré d’écho auprès d’un auditoire qui attend maintenant avec intérêt la parution de cette conférence dans le bulletin de la Société à paraître en 2018.
Francis Klakocer