L’Évangile de saint Luc livre le récit de la présentation de Jésus au Temple, selon ce que la Loi ordonnait pour tout enfant mâle premier né. Les évangiles apocryphes ont mis en scène une telle présentation pour la Vierge Marie. Nous la lisons dans le proto-Evangile de Jacques, aux chapitres VII et VIII, mais aussi au chapitre V de l’Evangile du pseudo-Matthieu. L’épisode a par ailleurs été retranscrit dans un très beau récit de la Légende dorée.
Dans la tapisserie de Strasbourg, nous reconnaissons la petite Marie conduite par ses parents, Anne et Joachim. Le grand-prêtre, coiffé d’une tiare et entouré de ses assistants, ouvre les bras pour l’accueillir. Sans crainte, la petite fille s’apprête à gravir les trois marches qui les séparent. On reconnaît aussi, à gauche, un marchand d’offrandes, de la veine de ceux qui, plus tard, seront chassés par Jésus du temple.
Par delà les récits teintés de merveilleux, les Églises d’Orient et d’Occident célèbrent la fête de la Présentation de la Vierge Marie le 21 novembre, faisant d’abord mémoire « de l’offrande que la Vierge Immaculée fit d’elle-même au Seigneur à l’aube de sa vie consciente ». Le Missel ajoute : « Tous les chrétiens peuvent découvrir en Marie « pleine de grâce » le modèle de la vie consacrée ».
Bernard Xibaut
Ill. : photographie de Bernard Eckert