Le mercredi 17 janvier, dans la salle du Münsterhof remplie jusqu’aux tribunes, Mme Sabine Bengel, historienne de l’art, a donné pour la Société des Amis de la cathédrale et la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame une conférence insérée dans la thématique de l’actuelle exposition sur « Strasbourg laboratoire d’Europe ». Elle y a développé un propos clairement ordonné autour de trois axes majeurs, illustré de visuels où alternaient dessins, aquarelles et photos, dont certains inédits et antérieurs à 1857.
Retraçant la carrière des différents architectes qui ont œuvré à la Fondation depuis 1870, – on notera qu’ils furent majoritairement originaires de Cologne – elle a mis en valeur leurs travaux et indiqué leurs projets, aboutis ou refusés. La présentation chronologique a permis une immersion dans l’histoire de l’Œuvre Notre-Dame, non sans rapport avec la grande Histoire. C’est ainsi que furent convoqués des noms aussi illustres que Gustave Klotz ou Johann Knauth, sans oublier la mention de Viollet-le-Duc. Son souci d’objectivité a même poussé Mme Bengel à rendre à César ce qui est à César et à rétablir certaines vérités. Ainsi l’ajout d’une seconde flèche, en vogue depuis l’achèvement des cathédrales d’Ulm et de Cologne, n’a pas vu le jour, entre autres parce que l’opinion publique y voyait l’érection d’un monument commémorant la victoire des Allemands en 1870. Mme Bengel n’a pas manqué de mentionner les projets innovants de ces architectes employés par l’Œuvre. Citons la création de la Société des Amis de la cathédrale dont le véritable initiateur fut en réalité l’architecte Arntz, qui électrifia d’ailleurs la cathédrale en 1896.
Par son propos richement documenté, Mme Bengel a donc rendu un bel hommage à la Fondation dont les architectes ont assuré le rayonnement. Tant par la création de collections propres que par sa participation à différentes expositions internationales. Le public l’a bien compris, aux questions duquel il a fallu mettre un terme, sous peine de déborder la durée habituelle d’une conférence plus longue que d’ordinaire, car menée avec la flamme de la juvénilité.
Francis Klakocer