Le lierre

Côté cathédrale

Lierre
Toujours vert, été comme hiver !

Très présent dans la religion grecque et ornement habituel du dieu Dionysos, le lierre symbolise, par son feuillage toujours vert et par sa capacité à se répandre, la force végétative et la persistance.

Bien que rare en Palestine, donc peu cité dans la Bible, le lierre symbole de fidélité au Moyen Age, est très présent sur les frises gothiques au même titre que d’autres plantes grimpantes. On le voit également représenté sur les consoles des statuts des façades des églises d’Europe de la même période.

Sur la Cathédrale, ses représentations varient d’un bloc à l’autre mais son identification ne porte à aucune confusion. Les feuilles triangulaires en pointe des rameaux stériles et les ombelles des fruits globuleux qui normalement sont sur les rameaux fertiles aux feuilles plus allongées, sont sur la frise du portail sud côté gauche, rassemblés en une même pièce. Ceci témoigne vraisemblablement d’une volonté esthétique du sculpteur et non d’une erreur d’observation, tant la reproduction est naturaliste. Par contre, les feuillages sont plutôt stylisés sur les consoles des deux portails latéraux, probablement d’une époque différente.

Côté végétal

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Hedera helix L. – Araliacée

Le lierre est originaire d’Europe et d’Asie occidentale. Muni de feuilles palmées persistantes, cette liane rampe au sol ou grimpe sur les murs et les troncs jusqu’à 30 mètres de hauteur. Le lierre ne parasite pas les plantes qui lui servent de support : ses racines adventives lui permettent seulement de s’agripper à l’arbre sur lequel il prend appui sans toutefois vivre à ses dépens. L’étymologie de son nom scientifique témoigne de sa faculté à s’accrocher et à s’enrouler autour d’un support : « Hedera » vient du latin « haerere », s’attacher, et du grec « helix » qui signifie spirale.

Les fleurs du lierre sont mellifères : par sa floraison automnale, il est une ressource importante pour les abeilles qui constituent avec son nectar des réserves alimentaires avant l’hiver. Ses fruits noir-bleuté sont toxiques pour l’homme mais ils sont fort appréciés des oiseaux qui disséminent ainsi très largement les graines qu’ils contiennent. Son bois tendre et fibreux produit aisément de la braise lorsqu’on l’échauffe par friction avec une autre pièce de bois dur. A l’aide d’un archet à feu, la sciure fine et aérée du lierre s’enflamme facilement et permet de faire du feu comme les premiers hommes à la Préhistoire.

Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khalili.

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