Le pissenlit

Côté Cathédrale

Pissenlit
Célébrer Pâque d’une pointe amère !

Considérée comme une mauvaise herbe, le pissenlit est assimilé aux herbes amères que l’on devait consommer lors de la célébration de la Pâque (L’Exode, XII, 8). Son autre nom familier « dent-de-lion » l’associe également au Christ (Saint Jean, Apocalypse).

Dans l’iconographie chrétienne, symbole de l’éphémère et du temps passé, seule la rustique fleur de pissenlit enfonce ses racines au pied de la Croix et apporte sa couronne de lumière à la scène dramatique de la Passion.

Le pissenlit devient ainsi l’emblème du Sauveur ressuscité et de la rédemption de l’humanité.

Sa représentation accompagne donc également le deuil. C’est au musée de l’Œuvre de Notre-Dame que l’on peut voir sur une plaque tombale provenant de la Cathédrale, cette épitaphe en allemand avec un pied de pissenlit en bas relief : « Ô, homme fragile, songe au destin des fleurs ».

Côté Végétal

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Taraxacum officinale F.H. Wigg. – Astéracée

Le pissenlit est une plante vivace formée d’une rosette de feuilles et munie d’une vigoureuse racine pivotante. Il pousse dans les prairies et les friches d’Europe et d’Asie tempérée. On l’appelle également « dent-de-lion » en raison de ses feuilles profondément échancrées qui rappellent la mâchoire d’un fauve. La « fleur » jaune qui s’épanouit au printemps est en réalité une inflorescence que l’on appelle un « capitule ». Celui-ci rassemble de nombreuses petites fleurs sessiles (les fleurons) munies chacune d’une languette (la ligule) et qui sont disposées sur un réceptacle floral aplati.  Une grande partie du pissenlit renferme un suc laiteux constitué de diverses substances amères.

Il est doté de nombreuses propriétés médicinales : c’est un dépuratif (élimination des toxines), mais aussi un excellent diurétique comme l’indique son nom vernaculaire dérivé de « pisse-au-lit ». Toute la plante est consommée. Sa racine est dégustée à la manière du salsifis ; une fois torréfiée comme la chicorée, elle fournit également un ersatz de café. Les jeunes feuilles sont mangées en salade, vertes ou blanchies par buttage comme pour l’endive. Les boutons floraux sont conservés dans du vinaigre ou du sel et les capitules épanouis sont comestibles crus ou cuits dans du sucre pour élaborer un sirop nommé « miel de pissenlit ».

Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khalili.

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