Côté Cathédrale
L’iris aquatique, annonce la présence de l’eau fertilisante, symbole de la fraicheur printanière qui fait tant défaut en Palestine.
Emblème de la couronne de la Haute-Égypte, de la résurrection et de la vie, attribut du dieu Horus, l’iris est repris dans l’iconographie du christianisme. Évoquant d’abord la nouvelle vie spirituelle par le baptême, il est ensuite associé, au Moyen Age, à la pureté et à la conception immaculée.
Son rôle purificateur et protecteur fait qu’on le cultive sur les toits pour protéger de la foudre. Sa présence décorative tout au long des arrêtes des colonnes de la façade de la Cathédrale s’explique peut-être par ce rôle protecteur vis à vis d’un édifice deux fois victime à la période gothique, de graves incendies dues à la foudre.
Un des plus beaux exemples de cette fleur sculptée se trouve dans la dentelle de pierre entourant la balustrade de la chaire de Notre Dame de Strasbourg.
Côté végétal
L’iris jaune est une espèce vivace à rhizome qui est très largement rependue en Afrique du Nord, en Europe et en Asie occidentale. Il pousse au bord des eaux, dans les fossés, les prairies humides, les marécages ou les étangs. Sa floraison commence en mai. C’est une plante semi-aquatique (ou hélophyte, du grec « helos », marais et « phyte », plante). Ses bourgeons et ses racines sont constamment immergés, seules ses feuilles et sa tige florale sont aériennes. La fleur paraît être dotée de larges pétales jaunes. Ce sont en réalité des sépales et des pétales qui ne peuvent être différentiés morphologiquement : on les nomme des tépales.
Dès l’antiquité, les apothicaires confondent l’iris jaune avec l’acore (Acorus calamus), une autre plante aquatique au feuillage très ressemblant utilisée de manière ancestrale contre les troubles digestifs. Le nom d’espèce de l’iris jaune qui vient du grec « pseudês », signifiant faux et « acoros », acore, exprime cette méprise.
L’iris des marais est d’ailleurs une plante toxique provoquant diarrhées et vomissements, qui n’est plus gère utilisée en pharmacopée. Son rhizome bouilli avec de la limaille de fer fournissait une teinture noire utilisée pour colorer les tissus. On l’employait également pour tanner les cuirs.
Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khalili.