Le blé

Côté Cathédrale

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Ceci est mon corps !

Jésus dit : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Evangile selon Saint Jean). Cette métaphore décrit le symbolisme du blé souligné tout au long des textes bibliques. D’une part, don gracieux de Dieu et d’autre part mobilisant constamment les hommes par le soin, le blé cristallise les questions liées à la justification du travail. Il apporte nourriture mais il exige de l’homme de contribuer à cette multiplication.

Sa présence sur la Cathédrale médiévale est donc logique à travers des scènes de labeurs, récoltes et travaux des champs (portail sud, côté droit, en quinconce des signes du zodiaque).

Mais sa figuration symbolique est encore plus forte à travers les représentations du pain : scène de la multiplication des pains et des poissons (vitraux bas-côté sud), l’offrande de la princesse Elisabeth de Hongrie à un mendiant (chapelle Sainte Catherine) ou encore l’enfant au panier d’osier offrant un pain à Jésus (façade centrale, première voussure intérieure). Et au final, le blé devient Jésus lui même « … ceci est mon corps… » (Matthieu, 26).

Côté végétal

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Triticum aestivum L. – Poacée

Cette céréale est emblématique de notre civilisation occidentale et de son agriculture. Le blé tel que nous le connaissons aujourd’hui est issu d’ascendants sauvages (engrains, amidonniers) qui ont été croisés et sélectionnés au fil des millénaires. On considère que la domestication du blé s’est opérée il y a un peu plus de 10000 ans au Proche-Orient autour des fleuves du Tigre et de l’Euphrate, dans des territoires actuels se trouvant en Syrie, Irak et Turquie. La culture de cette céréale va être à l’origine de profonds bouleversements dans les sociétés humaines du néolithique : le développement de l’agriculture et de l’élevage associés à la sédentarisation. Le blé est un végétal herbacé annuel dont les chaumes portent un épi terminal. Le blé tendre est principalement utilisé pour la consommation humaine dans l’élaboration des produits à base de farine (pain, biscuits). Le blé dur (Triticum turgidum), riche en gluten, entre dans la composition des semoules et des pâtes alimentaires. La paille constitue la litière pour animaux et compose ainsi la base du fumier qui peut être utilisé comme fertilisant en agriculture. On emploie sa tige (le chaume) en construction depuis des siècles, notamment pour élever des murs en torchis (mélange d’argile et de paille hachée).

Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khalili.

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