Côté Cathédrale
Symbole de la Bible elle même c’est à dire de la science religieuse, le figuier est l’arbre généreux et secourable par excellence. A ne pas confondre avec son cousin le figuier sycomore associé à Zachée, chef des collecteurs d’impôts et personnage complexé qui juché sur un sycomore regarde l’entrée de Jésus dans Jéricho. Cette fameuse scène est représentée dans les vitraux du XVIe siècle du bas-côté sud. Mais elle est interprétée différemment sur la sculpture du tympan du portail central.
En regardant de plus près, on remarque de nombreux figuiers dans les vitraux de la Cathédrale. Ainsi, se sont les feuilles de figuiers qui couvrent la nudité d’Adam et d’Eve à l’origine, même si, elles ont été remplacées plus tard dans l’imagerie populaire par la feuille de vigne, plus répandue dans la région.
Côté sculpture, le plus bel exemple de figue attachée à sa branche se trouve être un bas relief de la porte de bronze datant cette fois de XIXe siècle.
Côté Végétal
Au Moyen-Orient, d’où il est vraisemblablement originaire, le figuier est connu des civilisations sumériennes depuis le IIIe millénaire avant J.-C. Les Égyptiens le cultivaient il y a déjà près de 5000 ans : ils en tiraient une boisson et l’employaient dans leur pharmacopée.
La figue est un «faux fruit», ou plutôt une infrutescence formée d’une centaine de fruits. La partie charnue, en forme d’urne, abrite de nombreuses fleurs. Chacune d’elles, après avoir été fécondée, forme un akène brun, le véritable fruit qui renferme une graine. La chair violette que l’on consomme à l’intérieur de la figue est constituée des pédoncules floraux charnus qui rattachent les akènes à l’axe de l’inflorescence replié sur lui-même.
La figue se consomme fraîche ou sèche : riche en sucre, calcium et vitamines, c’est un aliment très nutritif. On élabore avec les fruits des confitures, des pâtisseries ou du sirop. En Afrique du Nord, les figues vertes sont cuites comme des légumes pour accompagner le couscous. Depuis l’Antiquité on emploie son latex pour faire cailler le lait et faire des fromages. Ce suc laiteux, qui doit être manipulé avec précaution tant il est irritant et allergisant, était parfois utilisé en médecine populaire pour traiter les cors et les verrues.
Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khalili.