La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame et la Société des Amis de la cathédrale ont, pour leur première conférence de l’année, invité le 16 janvier Isabelle Chave, conservatrice en chef au ministère de la Culture. Son propos a éclairé les détails de l’inscription de la Fondation à l’inventaire français du Patrimoine culturel immatériel sous l’intitulé Les savoir-faire de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame appliqués à la cathédrale de Strasbourg et sa collaboration coutumière. La prochaine étape est maintenant le dépôt par la France du dossier de candidature pour l’inscription au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO sur la liste des bonnes pratiques sous le titre Les techniques artisanales et les pratiques coutumières des ateliers de cathédrales, ou « Bauhütten », en Europe : savoir-faire, transmission, développement des savoirs, innovation. Ce projet est mené conjointement avec l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la Norvège.
La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, représentée par la France, était au départ seule à candidater. Elle a ensuite été rejointe par dix-sept autres ateliers. Le défi de cette candidature élargie est de répondre à la question : les ateliers ont-ils un avenir et peuvent-ils être répliqués en Europe ou dans les pays en voie de développement ? Mais aussi de trouver des points communs entre chaque structure, tout en considérant leurs particularités. La Fondation s’est donc questionnée sur son identité, sur ses pratiques, sur la déontologie de la conservation-restauration. Elle a notamment mis en avant ses techniques médiévales de taille et de sculpture et sa maîtrise des méthodes d’estampage. Pour d’autres ateliers se sont les pratiques rituelles qui ont été consignées.
Les dix-huit ateliers ont vocation à sensibiliser les jeunes générations, à transmettre leurs savoirs et savoir-faire. Nombre de ces structures possèdent un corpus documentaire pour la recherche appliquée : photographies, dessins ou moulages. Ces documents servent de nos jours aux architectes et aux praticiens lorsqu’il s’agit de faire des choix de restauration.
En outre, il était indispensable de fédérer autour de la candidature, des associations (dont les Amis de la cathédrale), les personnels des ateliers, des institutions et administrations, des personnalités, des soutiens populaires, des universités et des chercheurs. Au-delà de ces soutiens, les dix-huit ateliers ont réalisé un emblème commun : un pinacle appelé la Pierre d’Europe dont la Fondation a sculpté la partie sommitale.
Le dossier sera déposé le 6 février pour une possible inscription en octobre 2020 sur la liste des bonnes pratiques du Patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO.