La douce-amère

Côté cathédrale

Douce-amère
« Herbe d’amour »

En sorcellerie la douce-amère était dénommée « herbe d’amour », ce qui laisse supposer que les cueilleuses de plantes connaissaient parfaitement ses propriétés.

Au Moyen Age, époque où le mal et le bien, bénéfique et maléfique, ange et démon s’opposent dans les représentations bibliques, on trouve tout naturellement à coté des herbes des saints, les herbes des sorcières et du diable aux réels pouvoirs narcotique ou hallucinogène.

La présence de la douce-amère sur les bas reliefs de la porte de bronze (Portail central de la façade occidentale) de la Cathédrale de Strasbourg, aux côtés de la mauve adoucissante et du bouillon-blanc bénéfique contre la toux, n’a donc rien de surprenante, bien au contraire.

Côté végétal

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Solanum dulcamara (L.) Schott. – Solanacée

La douce-amère appartient à la famille des Solanacées, vaste groupe cosmopolite composé d’environ 3000 espèces, qui comprend des plantes comestibles comme la tomate et la pomme de terre mais aussi des végétaux très toxiques, tels le datura ou la belladone.

Le Solanum dulcamara est un sous-arbrisseau à tiges grimpantes ou retombantes commune dans les lieux frais d’Europe, d’Asie occidentale et d’Afrique du Nord.

Son nom commun vient du goût qu’ont ses tiges fraîches : douceâtre dans un premier temps, puis franchement amer. L’étymologie de son nom d’espèce a la même origine : « dulcamara » vient du latin « dulcis » doux, sucré et « amara » qui signifie amer.

Quoi qu’il en soit, il faut éviter de consommer cette plante car elle contient de multiples composés toxiques (glycoalcaloïdes).

Malgré cela, la douce-amère est utilisée depuis deux millénaires en pharmacopée traditionnelle. Ses tiges ont des propriétés sudorifiques (elles augmentent la sudation) et dépuratives (elles aident à l’élimination des toxines par le foie). Ses feuilles furent employées pour fabriquer des cataplasmes calmants et pour lutter contre les dermatoses (abcès, acné, eczéma…). Dès le Moyen Age, ses baies étaient recherchées pour un usage cosmétique : elles étaient sensées dissiper les taches du visage et de la peau.

Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khalili.

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