A 7h50, lundi 20 mai 2019, notre groupe monte dans le train en direction de Paris / Massy où un car nous conduit à Chartres. Après le déjeuner roboratif, nous avons démarré la visite guidée de la cathédrale, commentée par deux guides, membres de la société des Amis de la cathédrale de Chartres et par Alain Villes.
L’édifice a connu les vicissitudes habituelles à bien des cathédrales : incendiée à plusieurs reprises, reconstruite en 1120 par l’évêque Fulbert qui décide de rebâtir un édifice plus haut et plus vaste, essentiellement en calcaire de Berchères, elle s’enflamme à nouveau en 1194. D’après une légende, des personnes auraient été sauvées des flammes en se cachant derrière le voile prétendument porté par la Vierge et qui devint une relique. Consacrée en 1236, elle offre une unité stylistique gothique que caractérise une élévation en trois niveaux composés d’arcs brisés surmontés d’un triforium et de baies avec des vitraux du XIIIe. De 2008 à 2016 elle a bénéficié d’une restauration dont le résultat nous a émerveillés par la blanche clarté retrouvée dans la nef. L’effet produit laisse bien augurer de la suite des travaux. Deux points y ont plus particulièrement retenu mon attention. Le labyrinthe au centre de la nef est en fait un cheminement spirituel, à genoux, pour atteindre en son centre la Jérusalem Céleste. La clôture dans le chœur est une magnifique réalisation sculptée du XVIIe avec des scènes bibliques. Le verre de l’amitié offert ensuite par la société des Amis de cette cathédrale a été un moment de détente et d’information bienvenu.
Le lendemain matin, l’église Saint-Pierre, dans la vieille ville, n’a pas manqué de nous étonner. De cette abbaye bénédictine il nous reste une église dont la partie basse de la nef est en style roman, les élévations en gothique classique et le chœur en gothique rayonnant. Certains vitraux datent du XIIIe siècle et ont été approchés de façon vivante par une guide qui nous a montrés où se situait jadis le cimetière des morts (!), réservé aux lépreux, pendus et excommuniés dont on pensait qu’ils étaient de toute façon voués à la géhenne éternelle. Visité l’après-midi, le musée international du vitrail est un autre joyau. Nous y avons tout appris sur la technique du vitrail depuis le XIIIe à nos jours, dont la technique de grisaille, le montage du vitrail au moyen de barlotières et la technique contemporaine basée sur du thermoformage. N’oublions pas la démystification de la couleur « bleu de Chartres » !
Après avoir découvert les charmes et l’authenticité de Chartres, nous avons poursuivi notre périple vers le Mans, cité Plantagenet pour y découvrir une ville datant de l’époque romaine avec ses remparts en opus mixtum, ses thermes ainsi que ses ravissantes maisons du Moyen Age et de la Renaissance. Mais avant de pénétrer dans la vieille ville, nous avons fait un détour à l’abbaye cistercienne de l’Epau, fondée en 1230 par Bérengère de Navarre où son corps gisant en pierre sculptée repose dans l’éternité.
La cathédrale Saint-Julien, située sur la butte du vieux Mans, offre aussi un spectacle étonnant au visiteur : en progressant vers la croisée du transept tout en fixant les clés de voutes en ogive, notre œil embrasse une architecture en marche ; Claudel parlait d’un bateau qui quitte le port. Nous avons été subjugués par le contraste de l’élancement des voutes gothiques du chœur et du transept, ainsi que son étonnant chevet qui a été construit sur le mur d’enceinte romaine. Deux autres points forts de nos découvertes ont été marqués par l’Église de la Couture et l’Hôtel Dieu Coëffort. Ce dernier, initialement destiné à accueillir des malades et des pèlerins au Moyen Age, a été converti en église. Un programme de rénovation entrepris dans les années 1950 par les paroissiens a permis de trouver un trésor exceptionnel composé d’un ensemble d’orfèvrerie médiévale en argent et redorer ce joyau architectural d’une féérie de colonnes aux Manceaux.
Nos visites ont quotidiennement été récompensées par la gastronomie locale de la Sarthe, avec des péchés mignons à la « rillettes »… qui ont eu un effet immédiat sur nos tours de tailles…très vite absouts et graciés par l’ambiance chaleureuse et la bonne humeur du groupe des Amis de la Cathédrale de Strasbourg !
Un grand merci aux organisateurs et à tous nos guides qui ont été remarquables tout au long du séjour.
F.M.