Le bouillon-blanc

Côté Cathédrale

Bouillon-blanc
Cierge de Notre Dame

Le bouillon-blanc ou molène ou herbe de Saint Fiacre, ou cierge de Notre Dame, était consacrée à Zeus. Symbole de la force, du courage et de la divination amoureuse, elle protégeait les maisons et les troupeaux.

Au Moyen Age, lors de la fête de la Saint Jean, ces derniers devaient passer au travers de la fumée dégagée par la combustion de ses feuilles et, dans les étables, on en gardait des morceaux calcinés à des fins de protection.

Lors des processions à la Vierge qui se déroulaient en fin d’été, la tige fleurie desséchée de la molène était trempée dans l’huile ou le suif pour servir de flambeau, d’où son nom de « cierge de Notre Dame ».

Herbe à la fois médicinale et symbolique, la molène trouve sa place tout naturellement dans les bas-reliefs de la porte de bronze (façade centrale de la Cathédrale de Strasbourg).

Côté végétal

bouillonblanc-bota
Verbascum thapsus L. – Scrofulariacée

Le bouillon blanc est une plante bisannuelle qui produit une large rosette de feuilles duveteuses dans sa première année de vie. L’année suivante, il émet une longue tige atteignant 1 à 2 mètres de haut sur laquelle se développent les fleurs jaune pâle. La plante occupe une aire de répartition très vaste qui inclut l’Europe, l’Afrique du Nord et une grande partie du continent asiatique. C’est une espèce « rudérale ». Ce mot, qui vient du latin « ruderis », signifie décombres et désigne les plantes qui poussent spontanément dans les friches, les dépotoirs et les terres incultes. Son utilisation médicinale est connue depuis l’Antiquité. On emploie surtout ses feuilles et ses fleurs en infusion ou en décoction en prenant garde de bien filtrer les préparations afin de retenir les nombreux poils irritants qui garnissent ces organes. Riche en mucilages et doté de propriétés expectorantes, émollientes et sédatives, le bouillon blanc soigne principalement les affections des bronches et des poumons. Il intervient dans de nombreux mélanges d’infusions contre la toux dont la fameuse « tisane aux quatre fleurs » (bouillon-blanc, coquelicot, mauve, tussilage). Les fleurs de la molène fournissent un colorant jaune employé pour teindre les textiles. Autrefois, les feuilles séchées étaient transformées en mèches de bougies ou mises dans les chaussures pour aider à les isoler. Les hampes florales servaient également de torches.

Texte et photo : Shirin Khaili.
Dessins : Jaime Olivares.

Retour en haut