Côté Cathédrale
Tandis que l’art roman privilégie la Vierge immaculée, glorieuse et solennelle, l’art gothique préfère une Vierge plus humaine, mère tendre représentée au milieu d’une flore foisonnante de plantes symboliques, médicinales et bienfaisantes.
Dès l’Antiquité, le végétal était souvent revêtu d’une signification au-delà de l’apparence. La nature divine se reflétait dans la nature humaine et la nature tout-court.
Tout au long de la période médiévale et plus particulièrement gothique, les représentations figurant sur les vitraux s’appuyaient sur une correspondance entre ce qui est apparent et ce qui est caché. La mauve, symbole d’humilité a donc trouvé tout naturellement sa place parmi les fleurs qui accompagnent les représentations de Marie.
A la Cathédrale de Strasbourg, on voit sculptée en bas relief sur la porte de bronze (façade centrale) l’espèce Malva parviflora dans une représentation hyper réaliste.
Côté végétal
La mauve est une plante très commune en Europe et en Asie occidentale. Elle apprécie les sols riches en azote. Elle est donc fréquente aux abords des décharges, des chemins agricoles et des fermes. C’est une plante bisannuelle dotée d’une racine pivotante et de tiges ramifiées qui peuvent s’élever pour certaines espèces jusqu’à un mètre. Ses fleurs se composent de cinq pétales de couleur rose-violacé (ou mauve d’où son nom). En Italie, au XVIe siècle, on appelait la mauve « Omni morbia », le remède à « toutes les maladies », en raison de ses multiples propriétés médicinales. Riche en mucilages, elle est émolliente, calmante, pectorale et laxative. On l’utilise donc en pharmacopée pour apaiser la toux, les maux de gorge, les laryngites. La mauve s’emploie également en usage externe : elle est indiquée pour soigner les inflammations de la peau, de la bouche ou des yeux. Ses feuilles sont un excellent légume : on les consomme en salade lorsqu’elles sont jeunes et cuites (notamment en soupe) lorsqu’elles sont moins tendres. Les boutons floraux et les fleurs sont mangés crus, cuits ou conservés dans du vinaigre.
Texte et photo : Shirin Khaili.
Dessin : Jaime Olivares.