Côté Cathédrale
L’arum est l’une des plantes les plus représentées dans la flore de l’architecture romane. Cette plante encore appelée « outil du prêtre » symbolise la trinité car ses feuilles sont au nombre de trois. Par son autre nom, gouet ou gouge, elle signifiait aussi l’outil dont se servaient les tailleurs de pierre pour réaliser leurs sculptures.
Du fait de sa toxicité, l’arum est encore associé aux plantes magiques. Son épi portant des fruits rouges en été rappelle dans sa stylisation romane, le raisin signe d’abondance. Symbole de la force fécondante par la forme de sa fleure en cône, il se trouve associé à la Madone.
Certaines études sur l’arum dans la sculpture romane au Moyen-Âge rapportent qu’il a été adopté sur les monuments du culte pour caractériser la puissance impérissable de l’Église ; puis il est devenu par extension un simple élément décoratif. A Strasbourg, on le trouve plusieurs fois dans les bas-reliefs du vantail gauche des portes de bronze de la Cathédrale.
Côté Végétal
Originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, l’arum est un genre d’environ 25 espèces de plantes de la famille des Aracées mesurant de 20 à 60 cm de hauteur. La fleur est une grande bractée sous forme de feuille pouvant être blanche, jaune, brune voire violette.
Très utilisé au Moyen-Âge, l’arum s’administrait sous forme de poudre et de teinture dans les troubles de la digestion et du métabolisme (biliaire et hépatique). En usage externe, il était employé en cataplasme et en gargarisme.
Sainte Hildegarde dit à son propos : « Si un individu est si paralysé que ses membres n’ont plus de force et que sa langue lui fait défaut quand il parle, qu’on lui donne des feuilles d’arum avec un peu de sel, et la paralysie disparaîtra ».
Plantes très toxiques, on n’utilise aujourd’hui que les principes actifs de certaines espèces en pharmacopée.
Texte et photo : Shirin Khaili.
Dessin : Jaime Olivares.