La grande chélidoine

Côté Cathédrale

L’herbe aux hirondelles

Son nom provient du grec ancien χελιδών et du latin chelidonium signifiant hirondelle car dans l’Antiquité on pensait qu’elle poussait lorsque les hirondelles arrivaient au printemps et pourrissait lorsqu’elles partaient à l’automne. Selon la légende, ces oiseaux frottaient avec cette herbe, les yeux de leur progéniture aveugle à la naissance, leur donnant ainsi la vue. C’est certainement pour cela que la plante a été dédiée à Sainte Claire.

Placée symboliquement sur les chapiteaux des églises à des endroits précis, elle avait comme charge de permettre l’ouverture des yeux vers une réalité spirituelle, c’est à dire une vision intérieure.

Au Moyen-Âge les apothicaires considéraient la chélidoine comme un coeli donum (don du ciel). Elle avait de nombreuses vertus médicinales ce qui la plaçait parmi les plantes magiques ornant les sculptures des cathédrales. A Strasbourg, elle apparaît également sur les bas-reliefs du vantail gauche des portes de bronze.

Côté Végétal

Chelidonium majus (L.) – Papavéracée

La grande chélidoine ou la grande éclaire est une plante vivace de la famille des papavéracées de même que le pavot et le coquelicot. Elle mesure de 30 à 50 cm et fleurit d’avril à octobre sur des sols calcaires en bordure des chemins, le long des murs ou dans les décombres.

Ses fleurs de couleur jaune mesurent 2 centimètres de diamètre et sont regroupées en cyme contractée ombelliforme de 2 à 7 fleurs. Elle possède un rhizome souterrain épais mesurant jusqu’à 90 cm de hauteur. Ses feuilles et sa tige produisent un latex jaune toxique qui lui permet de se défendre contre les attaques des herbivores.

Ce suc caustique contenant une trentaine d’alcaloïdes était utilisé autrefois pour détruire les verrues, les cors et les durillons, ce qui valut à la plante ses noms vernaculaires de « herbe aux verrues » de « lait de sorcière » ou de « lait du démon ».

Dessin : Jaime Olivares
Texte et photo : Shirin Khalili

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