Au Musée de l’Œuvre Notre-Dame

Sous la conduite érudite, dynamique et souriante de Louise Flouquet, 20 membres des Amis de la cathédrale ont eu droit à une visite guidée privée, le lundi 14 février, au musée de l’Œuvre Notre-Dame.

Les sculptures étaient nombreuses, belles et intéressantes à découvrir. Ainsi de ce lièvre s’attaquant à une grappe de raisin : il y perd sa réputation traditionnelle de couard pour endosser le symbole du chrétien qui fortifie sa foi par la communion. Et que dire de cette tête d’homme déformée par une paralysie faciale, dont les traits frappent par leurs difformité réaliste ? Peut-être aurons-nous un faible pour le cloître d’Eschau, qui, bien que reconstitué et incomplet, a révélé certains de ses secrets. A l’instar de la scène représentant la Nativité où la Vierge, couchée, tient son fils emmailloté par la main de peur qu’il ne tombe de son berceau. Geste maternel par excellence.

Les couleurs n’ont pas manqué d’étonner, qu’il s’agisse de vitraux, tapisseries ou tableaux. Ainsi le vitrail dit de Charlemagne en majesté sur son trône. Est-ce vraiment lui, d’ailleurs ? On y voit actuellement plutôt la représentation générique d’un empereur. Quant aux tapisseries, ce fut une belle découverte. Tant le rythme des compositions où alternent motifs paysagers et architecturaux que les détails animaliers et floraux ont marqué les esprits. Et que dire de maints tableaux, frappants et expressifs, à l’image du couple des trépassés ? Le réalisme y rejoint celui de sculptures sur bois, dont la scène de la circoncision. La tête du Christ est vraiment celle d’un enfant que l’on tient précautionneusement assis tandis que, sourcils froncés par l’attention à sa tâche, un homme coupe le prépuce.

On aura garde de passer sous silence le mobilier. Sait-on que la chambre du trésor de la Fondation était solidement protégée ? Pour la garantir du feu, murs et voûte étaient en pierre tandis que la porte était armée, voire blindée. Comble de sécurité : pour prévenir toute intrusion, on avait apposé de solides barreaux à la fenêtre.

Visite pour l’esprit comme pour le plaisir de l’œil. Moment de communion artistique qu’on n’est pas près d’oublier…

Francis Klakocer

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