Eugène Dock (1827-1890) à la cathédrale de Strasbourg

Depuis peu, les dessins et réalisations d’Eugène Dock sont redécouverts : une première exposition au musée Bartholdi de Colmar sur ses liens avec le célèbre sculpteur, une deuxième à la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg portant sur ses dessins…

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Eugène Dock. © DNA/Nicolas Pinot

Artiste aux multiples casquettes (sculpteur, statuaire, dessinateur, ornemaniste), Dock a commencé son apprentissage dès l’âge de dix-huit ans dans les ateliers de l’Œuvre Notre-Dame et complète sa formation à l’école des Beaux-Arts de Paris. Un de ses premiers employeurs est l’ébénisterie Tahan à Paris, avec laquelle il prend part à l’Exposition Universelle en 1855. Environ cinq ans plus tard, il revient dans sa région natale. Mais le véritable tournant dans sa carrière est lié aux réfections qui suivent la guerre de 1870 : la Préfecture, l’Aubette, la maison Kammerzell mais aussi la cathédrale.

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Statue équestre de Lothaire 1er, massif occidental de la cathédrale. © Quentin Despond

En 1877, Eugène Dock est chargé par Klotz de réaliser huit statues en vue de combler les niches vides du massif occidental. Dock n’élabore pas de nouveaux modèles mais travaille d’après ceux, antérieurs, de Philippe Grass. Ainsi, les cinq statues équestres non signées et non datées toujours en place pourraient être de sa main et une particulièrement, celle de Lothaire 1er présente un style légèrement différent des autres statues. Eugène Dock n’étant pas « salarié » de l’Œuvre Notre-Dame mais ayant un rôle s’apparentant plutôt à un « sous-traitant », il aurait pu disposer d’une liberté plus importante.

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Dessin de la grille du baptistère de la cathédrale, Eugène Dock, Cabinet des Estampes et des Dessins, Strasbourg. © Quentin Despond

Un dessin de la main de Dock, conservé au Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg, représente la grille des fonts baptismaux de la cathédrale. Non daté, ce croquis rapide est centré sur la frise supérieure de la grille. En partie gauche, Dock relève aussi la présence d’une tige sur laquelle est fixée une fleur en fer forgé qui peut être comparée à celles des grilles du Palais du Rhin, qui ont été réalisées au plus tard en 1888. Le dessin de Dock n’est certainement pas destiné à une future réalisation mais constitue plus certainement un relevé permettant de garder en mémoire ces formes.

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Grille située devant les fonts baptismaux de la cathédrale de Strasbourg. © Quentin Despond

La production (dessinée, comme réalisée) d’Eugène Dock fait l’objet d’une thèse de doctorat en histoire de l’art par l’auteur de ces lignes afin de pouvoir lever les mystères qui restent entiers sur lui et son œuvre.

Quentin Despond

À voir :
Un ami d’Auguste Bartholdi, Eugène Dock, du 15 octobre au 15 septembre 2022, Musée Bartholdi, Colmar ; commissariat : I. Bräutigam et F. Joessel.
Bagages d’artistes : carnets de notes, carnets de références, musées de papier, du 23 mars au 30 avril 2022, Bibliothèque Nationale et Universitaire, Strasbourg ; commissariat : D. Borlée et H. Doucet.

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