Jan Meißner, Les carrières présumées d’origine des grès de la cathédrale de Strasbourg

Le mercredi 15 juin, les Amis de la cathédrale et la fondation de l’Œuvre Notre-Dame ont donné leur dernière conférence commune de la saison 2021-2022. Traitant des carrières d’origine du grès utilisé à la cathédrale, le thème a vu affluer un public très nombreux. Et avec raison : combiné à ses connaissances approfondies, l’enthousiasme communicatif de M. Jan Meissner, jeune conférencier allemand dont la maîtrise du français a été saluée par des auditeurs, a grandement contribué à la réussite de cette prestation.

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Grès à meule observé au microscope électronique par balayage. Ph. Jan Meissner- ZWL

Pour préciser avec exactitude l’emplacement de plusieurs carrières, il s’est servi des cahiers de comptes de l’O.N.D. Mieux : il a combiné analyses cartographique, géologique et en relief ombré. S’y ajoutent ses recherches personnelles sur le terrain destinées à situer d’autres carrières que celles communément connues, en en recensant les traces d’extraction. Sans oublier celles citées dans les textes littéraires dont il espère pouvoir prouver qu’elles ont été effectivement utilisées. C’est dire que ses recherches ne sont pas finies.

L’intérêt venait aussi des photos, cartes et diagrammes qui lui ont permis de souligner, en une argumentation solidement construite, la nature des différents grès utilisés, leur cadre géologique et leur formation. Pour une meilleure connaissance de ces grès, il a montré l’intérêt d’une analyse pétrographique qui permette d’en déterminer les minéraux constitutifs et d’en identifier les ciments naturels. Ces aspects ne sont pas anodins. Ils entrent en effet en jeu dans plusieurs domaines. C’est le cas notamment du grès à meules du Buntsandstein supérieur dont les grains surtout constitués de quartz et de feldspath sont consolidés principalement par un ciment ferri-argileux qui permet une finesse de la taille et de la sculpture. D’où la nécessité de bien choisir. Les photos prises au microscope électronique à balayage, de l’ordre parfois d’un micromètre (un millionième de mètre !), avaient de quoi stupéfier. On eût dit par moments de l’abstraction lyrique.

Les applaudissements vifs et soutenus ont salué cette belle prestation. Elle s’est d’ailleurs prolongée en un dialogue nourri avec le public d’où fusaient sans arrêt des questions, parfois très pointues de connaisseurs éclairés qui s’étaient déplacés pour l’occasion. Un franc succès donc.

Francis Klakocer

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