Samedi 24 septembre 2022, le car démarre à 8h30 précises place de l’Étoile à Strasbourg, en route vers le Sud avec ses passagers impatients de découvrir de nouveaux horizons.
Le premier arrêt a lieu à Baldenheim, où une église primitive romane du XIe s., bâtie sur une ancienne nécropole nous a livré ses secrets, notamment ses admirables peintures murales. Un badigeon y avait été appliqué après la Réforme, mais une restauration début des années 1990 a permis une mise en valeur de ses chefs-d’œuvre réalisés d’après des dessins de Martin Schongauer. Le Jugement Dernier est peint au-dessus de l’arc triomphal en plein cintre, tandis que sur les parois latérales de la nef se déroulent les thèmes iconographiques de la Passion du Christ et de quelques saints. Dans le chœur, plus récent car datant du XVe s., la voute rayonnante accueille la représentation du tétramorphe. Au haut de la chaire, donc bien en vue, se détache un soleil rayonnant avec deux inscriptions latines, dont la seconde Soli Deo Gloria (A Dieu seul la gloire) est l’une des cinq solae du protestantisme.
L’église de Hunawihr, quant à elle, est visible de loin car bâtie sur une butte, à côté du village. Reconstruite au XVIe, sur le site d’un château fortifié, elle a conservé ses remparts tout autour et fut un lieu et halte de pèlerinage, à destination de Saint-Jacques-de-Compostelle. Nous avons tous apprécié les vitraux dédiés saint Déodat, sainte Hune et saint Nicolas ainsi que l’accès à la chaire par un passage percé dans un pilier, qui constitue une originalité de lieu.
Après l’effort de notre ascension et descente à pied à travers les vignes, une délicieuse choucroute nous attendait à l’hôtel restaurant « Au Riesling » de Zellenberg. Puis, après le déjeuner, départ vers Horbourg-Wihr pour admirer la petite église Saint-Michel, édifiée sur l’emplacement d’un temple Romain dédié à Mercure sur l’ancien site gallo-romain Argentovaria. Construite au XIVe s. puis agrandie au XVe par les seigneurs de Ribeaupierre, ses peintures murales dans le chœur du XVIe sont étonnantes par leur contenu iconographique, plaçant sainte Marguerite et les pères de l’Église au centre de la narration. Toutes ces églises ont pratiqué le simultaneum.
Enfin, la dernière escale s’est faite à Riquewihr pour visiter l’ancienne chapelle de l’hôpital du XIVe et l’église protestante où le pasteur Martin Vogt nous a raconté l’anecdote de la restauration.
Nous sommes retournés à Strasbourg, après avoir traversé les paysages du vignoble, entre deux rayons de soleil. Un grand merci aux organisateurs de cette journée découverte.
Fabienne Martin
Ill. : Ralph Hammann – Wikimedia Commons