Au Musée de l’Œuvre Notre-Dame pour l’exposition numérique

Le bonheur est au musée, cours-y vite, cours-y vite… De peur de manquer l’exposition numérique proposée actuellement par le Musée de l’Œuvre Notre-Dame. Hologramme, réalité virtuelle ou augmentée, tout y contribue à revisiter des œuvres classiques. Avec Stéphane Pottier comme mentor, un petit groupe a eu le privilège de cette immersion dans un domaine qui convoque architecture, sculpture et peinture.

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Le sacrifice d’Isaac provenant de l’ancien jubé et la reconstitution de sa polychromie médiévale.

Dès le début on est immergé dans la réalité virtuelle qui permet de découvrir la nef de l’église disparue de Mutzig en 3D, donc avec le champ de profondeur. La tour octogonale de la cathédrale donne lieu à une approche holographique avec des plongées à en avoir le vertige. Émotions garanties ! Ailleurs, c’est le sacrifice d’Isaac qui renaît sous nos yeux avec toute la richesse flamboyante de sa polychromie médiévale. La peinture n’est pas ignorée. Ainsi les tableaux comme La nativité de la Vierge et Le doute de Joseph sont recontextualisés dans le retable où ils figuraient ensemble. Mieux : les personnages s’y animent, à l’instar des servantes qui versent de l’eau ou de la Vierge qui coud. Le tout est alors intelligemment mis en rapport avec les influences siennoises sensibles sur le premier des tableaux. Plus impressionnante : la projection sur un mur des Amants trépassés et de ce qui constituait jadis l’envers du tableau : le même couple jeune, amoureux et richement vêtu. Quel contraste ! quel frisson devant les ravages du temps sur les corps ! Que dire de la ville de Strasbourg vue en 3D avec une plongée immersive dans le quartier Saint-Martin jusque dans la cour de l’ancienne chancellerie ? On s’y croirait.

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Le panneau des amants trépassés et son avers, aujourd’hui aux États-Unis.

Il n’étonnera donc personne que l’exposition connaisse un franc succès : 2000 visiteurs pour le seul dimanche 25 septembre. Avec un rajeunissement du public dont certains n’ont jamais mis les pieds dans un musée.

Ils l’ont bien compris : le bonheur est au musée, cours-y vite, il va filer.

Francis Klakocer

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