Comme chaque année, les Amis de la cathédrale et la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame ont organisé une conférence à plusieurs voix sur les travaux en cours à la cathédrale.
À titre respectivement d’architecte en chef chargé de la cathédrale et de conservateur régional adjoint, MM. Caillault et Cojannot ont ouvert la soirée en axant leur propos sur le chantier de la coupole auquel contribuent de nombreuses entreprises, dont certaines alsaciennes et auxquelles tous deux ont rendu hommage. La coupole nécessitait une intervention entre autres parce qu’au fil des ans et des intempéries elle avait perdu son enduit. Pour mener à bien ce projet, il a fallu installer un échafaudage complexe qui, suspendu aux fenêtres de la tour Klotz, se poursuit sur le bras gauche du transept. Opération délicate qui, à elle seule, a pris plus de six mois parce qu’il importait d’agir au-dessus et en dessous de la voûte sans pour autant interférer avec le culte. Délivrée de son corset de béton – 40 tonnes de ciment ont ainsi été enlevées à la coupole de la croisée – et surtout débarrassée des sels qui la minaient, elle se révèle toute de brique en une épaisseur d’environ 50 cm, soit plus que Notre-Dame de Paris. Sa restauration lui redonnera son lustre par la pose d’un nouvel enduit à la couleur non encore fixée.
Responsable des ateliers de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, Frédéric Degenève a présenté les travaux de ses collègues, notamment ceux de l’équipe de cordistes nouvellement créée. Il faut savoir que les ateliers de la Fondation ont pour mission essentielle l’entretien et la maintenance de la cathédrale tout au long de l’année. Retenons qu’avant qu’elle ne réapparaisse aux yeux du public, la statue d’Erwin a fait l’objet d’importantes interventions en conservation et que son piédestal a nécessité plus de 1700 heures de taille et de sculpture. Quant au portail Saint-Laurent, il est en restauration sur fonds de recherches documentaires et historiques, grâce auxquelles une copie de l’angelot dit Ange à plumes sera mise en place à l’endroit même où se trouvait autrefois l’original, actuellement conservé au dépôt lapidaire du musée de l’O.N.D.
Rénovation et maintenance de la cathédrale concernent aussi son intérieur. M. Xibaut, doyen du chapitre cathédral, a ainsi présenté le travail de la Fabrique, à savoir la rénovation de l’orgue de chœur. Grâce à deux dons, l’un d’un particulier et l’autre des Amis de la cathédrale, l’orgue en fait le plus utilisé en ce lieu, car jouant tantôt en solo tantôt en complémentarité du grand orgue, se voit ainsi doté d’un combinateur dont les moteurs tirent les registres, facilitant désormais la tâche de l’organiste.
Bien plus longue que d’habitude, la conférence a certes permis de faire le point sur les travaux en cours. Mais elle a surtout magnifié le travail de toutes celles et de tous ceux qui interviennent sur ces différents chantiers, tout en laissant affleurer l’émotion des conférenciers face à la beauté des œuvres auxquelles ils ont affaire.
Francis Klakocer
Ill. : Fondation de l’Œuvre Notre-Dame