Jean-Paul Lingelser, Président d’honneur de notre Société, prépare un ouvrage sur la cathédrale, à paraître en octobre 2024. Tout le décor extérieur de la cathédrale y est abordé à travers la sculpture des différents portails en donnant une lecture iconographique rigoureuse et étayée par de très nombreuses références bibliques. Le tympan de la Passion du Christ est analysé dans ses moindres détails et l’auteur identifie les traces laissées par les Dominicains. Il décrit la sculpture des parties hautes de la façade occidentale et le Jugement dernier.
La cathédrale de Strasbourg est aussi un manifeste politique avec les statues équestres des rois et empereurs qui décorent le massif occidental. Elle porte la signature du début du mouvement littéraire et politique Sturm und Drang (Tempête et assaut) initié par Goethe et Herder et débouchant sur le romantisme. Le décor des niches des culées témoigne de la fin de l’historicisme qui a voulu restituer ce qui n’a sans doute jamais existé et marque l’émergence d’une nouvelle doctrine de conservation.
L’intérieur de la cathédrale est tout aussi riche et foisonnant par son décor des bas-côtés qui exprime une vision dualiste du Moyen Âge où le monde profane côtoie le monde religieux, avec sa face sombre et une polyphonie des croyances dans la représentation des juifs.
Le passage de la cathédrale à la Réforme protestante est illustré par des traces encore visibles que l’iconoclasme a oublié, comme dans le bras nord du transept servant jadis au culte paroissial.
Le Pilier des Anges reste sans aucun doute le sommet de la sculpture de l’art gothique européen, comme l’a souligné Willibald Sauerländer, une des grandes sommités de l’histoire de l’art en Allemagne que l’auteur de la présente monographie avait invité à Strasbourg. L’irruption de l’art gothique à Strasbourg depuis l’Île-de-France, découverte en 1901 par Karl Franck, un jeune étudiant badois de Georg Dehio, aura des conséquences considérables pour l’histoire de l’art en Allemagne et signera la fin d’un mythe : le gothique allemand. La nef de la cathédrale est l’expression nouvelle du gothique rayonnant français, comme l’a montré Yves Gallet dans sa monographie de 2002.
Il fallait aussi donner une présentation de tout le mobilier liturgique da la cathédrale qui reste encore largement méconnu, tout comme la sculpture des différentes chapelles et de la crypte avec leurs épitaphes, mais aussi les peintures du chœur de Steinle.
Si le grand historien de la cathédrale Philippe André Grandidier nous laisse une très remarquable monographie de la cathédrale en 1782, cet ecclésiastique et érudit développe aussi une approche singulière et méconnue. Il aborde la cathédrale sous l’angle de la franc-maçonnerie, un aspect passé sous silence par de nombreux auteurs. N’étant pas familiarisé en ce domaine, la recherche a permis de révéler un monde insoupçonné.
De nombreux faits divers ont jalonné la longue histoire de la cathédrale, comme la vie agitée de Hans Thoman Uhlberger en 1571, un maître d’œuvre de l’O.N.D., un sacrilège en 1758, un assassinat qui a eu des conséquences sur le plan architectural, la mort accidentelle d’une jeune fille en 1773, un prédicateur foudroyé en chaire, etc. Mais surtout, un risque d’effondrement de la cathédrale en 1903 que Johann Knauth, le dernier architecte allemand de la cathédrale, a pu conjurer !
Mais s’il reste une image susceptible de résumer le mieux la cathédrale, c’est bien la Vierge aux bras étendus du chœur qui symbolise incontestablement cet édifice et sa vocation. C’est la parure la plus noble offerte par l’Europe à la cathédrale de Strasbourg. C’est pourquoi la cathédrale de Strasbourg est, pour tous les hommes de bonne volonté qui la visitent et l’admirent, la cathédrale de l’Europe.
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