Ehrenfried Stoeber (1779-1835) fut un ardent promoteur du dialecte alsacien à l’époque romantique : il créa dans sa langue des poésies, des pièces de théâtre… Mais le lit-on encore aujourd’hui ? Découvrez un de ses poèmes, consacré à la cathédrale de Strasbourg :
Ich bin e hiesi’s Burjerskind !
Un zell isch halt min Lust.
E Münster hemmer hoch un scheen,
Wo steht denn noch eins so ?
Dort sehn mer d’Sunn uff, untergehn,
Sinn eini, frumm un froh.
Un grüesse-n unsri Nochberslit,
Die Schwowe-n-üwerem Rhin
Un d’Welsche, d’Mensche noot un wyt
Im stille Mondeschin.
Je suis fils de cette ville !
Et c’est ce qui fait ma joie.
Haute et belle est notre cathédrale
Où en trouver de semblable ?
C’est là que nous voyons le soleil se lever, se coucher,
Nous sommes unis, pieux et contents.
Et nous saluons nos voisins,
Les Allemands d’outre-Rhin,
Et les Welches, les hommes proches ou lointains,
Dans le clair de lune serein.
Trad. : Elisabeth et Francis Klakocer
Ill. : dessin de C. Stanfield, gravé par R. Wallis, publié dans L. Ritchie, Travelling sketches in the north of Italy, the Tyrol, and on the Rhine, Londres, 1832