Mari en Syrie : renaissance d’une cité au 3e millénaire

L’exposition Mari en Syrie fait revivre l’un des plus puissants royaumes du Proche-Orient ancien, bâti sur l’Euphrate, au carrefour des grandes routes commerciales entre Anatolie, Mésopotamie et golfe persique.

Fruit d’un partenariat entre la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg, le Musée du Louvre et le Musée royal de Mariemont, l’exposition se concentre sur la période la plus brillante de Mari, celle des Shakkanakkus ou gouverneurs de Mari, de 2250 av. J.-C. jusqu’à la destruction de la ville par Hamurabi de Babylone, en 1759 av. J.-C.

Lion de Mari

Le visiteur entre au cœur du quartier des temples et du Grand palais royal avec des pièces majeures du Louvre : les statuettes votives d’albâtre, l’impressionnant lion de cuivre, gardien du temple du Seigneur-du-Pays, et les dépôts de fondation qui l’accompagne (tablettes cunéiformes, feuille d’or, colliers de cornaline…), les statues des gouverneurs de Mari, conservées par leurs successeurs comme preuve de leur légitimité, la série de foies divinatoires, témoin unique de pratiques savantes…

Ces trésors prennent vie grâce aux films d’époque tournés par George Dossin, épigraphiste de la mission, au moment de leur découverte, et aux maquettes des édifices qui les abritaient.

L’exposition ouvre également les archives des fouilles conduites par la mission archéologique française depuis 1933, sous l’égide d’André Parrot, de Jean-Claude Margueron puis de Pascal Butterlin.  Les documents monumentaux sont exposés pour la première fois, comme les reproductions grandeur nature des peintures de la chapelle d’Ishtar, aujourd’hui disparues, ou la Grande coupe stratigraphique de Mari qui permet d’entrer dans les profondeurs de la colline et de comprendre l’organisation de la ville.

Le visiteur partage ainsi cette aventure archéologique et humaine, celle des savants qui font peu à peu renaître Mari par leurs travaux et tentent de préserver son histoire malgré les pillages et destructions de la guerre en Syrie. Mari en Syrie est aussi une préfiguration du musée à naître à Strasbourg, consacré à l’art et l’archéologie du Proche-Orient, dans la lignée des collections et de la tradition d’études qui font partie du patrimoine alsacien (#EnAttendantLeMusée).

Géraldine Mastelli-Weissrock, doctorante en archéologie orientale
Emmanuel Marine, directeur délégué de la BNU

Ill. : © 2020 Musée du Louvre, Dist. GrandPalaisRmn – Raphaël Chipault / Musée du Louvre, département des Antiquités orientales – AO 32548 © Musée du Louvre, C2RMF – Philippe Salinson

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