Visite « La cathédrale et la mort »

« La cathédrale et la mort » : cette thématique renvoie autant aux monuments qu’aux rituels et aux usages. La visite débute devant le portail Saint-Laurent, sur la placette qui accueillait au Moyen Âge le cimetière de la paroisse de la cathédrale. On a retrouvé les piliers de l’ossuaire, sans doute surmonté d’une chapelle dédiée à saint Michel, sous la chapelle Saint-Martin / Saint-Laurent construite en 1515. La courette à l’arrière de la sacristie abrite une dalle funéraire évoquant maître Erwin et sa famille.

Une halte au pied de la colonne du croisillon nord donne l’occasion de lire l’épitaphe de Henri Wather de Engen, archiprêtre et prébendier, et d’évoquer les lettres d’obituaire qui permettent de localiser les lieux d’inhumation et donc de mémoire.

Le gisant de l’évêque Conrad de Lichtenberg

La chapelle Saint-Jean abrite plusieurs monuments, dont l’incontournable gisant de l’évêque Conrad de Lichtenberg (mort en 1299) : le défunt est couché, revêtu de ses ornements épiscopaux, sous une triple arcature d’une grande délicatesse d’exécution. Le frère de Conrad et son successeur, Frédéric, repose également dans ce tombeau, mais sans être représenté. Autre monument , celui de Conrad de Bussang qui ne resta évêque que quelques mois avant de se retirer. Ici, la représentation du mort est vivante, mettant à égalité Conrad, la Vierge et l’Enfant dans une intimité réaliste. Les armoiries qui se trouvaient en partie basse ont été bûchées.

Le monument de Conrad de Bussang

Du côté sud, la chapelle Saint-André abrite des monuments consacrés à la mémoire de chanoines et de dignitaires : un baron de Brandis, un margrave de Bade, les frères Barby, tous antérieurs à la Réforme, alors que le buste d’Adolphe de Rittberg, mort en 1691, appartient à l’époque de la restauration du culte catholique. Ce monument est un rescapé, d’autres monuments ayant été démolis durant la Révolution et le début du XVIIIe siècle. En quittant le croisillon sud, les visiteurs ont lu les deux dalles à la mémoire de Jean Geiler, l’une provenant de l’emplacement de sa tombe, près de la chaire, l’autre de la commanderie de l’Ile-Verte

Dernier arrêt devant la chapelle Sainte-Catherine, conçue pour abriter le tombeau de l’évêque Berthold de Buchegg. On a retrouvé au XVIe siècle le caveau et le cadavre du défunt. Cette chapelle a également abrité un Saint Sépulcre dont les traces existent sur le mur Ouest ; les visiteurs attentifs peuvent également admirer le monument des Bock, le couple défunt étant représenté de part et d’autre d’une niche abritant une Dormition de la Vierge.

Avant de quitter la cathédrale, il fallait bien parler de l’au-delà tel que la foi chrétienne l’envisage, en commentant le vitrail du Jugement dernier (bas-coté sud) : l’ordre divin retrouvé avec le Christ comme Seigneur de l’Univers s’oppose au chaos de l’enfer dominé par Satan.

Un grand merci aux personnels de la cathédrale pour leur accueil et leur amabilité !

Benoît Jordan
Ill. : Roland Moeglin.
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