Notre sortie de printemps à Colmar

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Les stalles de Saint-Martin

Nous avons débuté la visite à Saint-Martin de Colmar. Située dans le diocèse de Bâle et placée sous le patronage de l’abbé de Münster, l’église a été reconstruite à partir de 1234. Elle est alors dotée d’un chapitre rural (à l’origine de son titre de collégiale). La réédification débute par le croisillon sud du transept dans le style gothique et s’achève par le chœur, reconstruit dans la deuxième moitié du XIVe siècle. Les stalles ainsi que le maître-autel et les confessionnaux sont produits par l’atelier de Théophile Klem en 1916. S’y trouve également un relief en bois de la Sainte-Parenté anciennement situé au couvent d’Unterlinden et datant du début du XVIe.

La visite s’est poursuivie à l’église des Dominicains. La première pierre du chœur est posée en 1283 par Rodolphe de Habsbourg. Sa construction a probablement duré jusqu’en 1291 et celle de la nef jusqu\’au milieu du XIVe siècle. Conformément à l’idéal de pauvreté de l’ordre de saint Dominique, qui se caractérise également par des activités d’étude et de prédication, l’édifice est peu décoré et seul le chœur est voûté. Nous avons admiré les vitraux dont une bonne partie date encore de la fin du Moyen Âge.

L’église abritait l’exposition De Marbach à Colmar : les trésors oubliés. Celle-ci est présentée au milieu des stalles baroques des abbayes de Marbach et Pairis. Au cours de la visite dirigée par Geneviève Stirnemann, l’une des commissaire de l’exposition, nous avons découvert les manuscrits enluminés, les vêtements liturgiques et l’orfèvrerie de l’abbaye augustinienne. Cette collection, qui avait été dispersée à la Révolution, permet en même temps de découvrir la vie des religieux de l’abbaye.

Enfin, j’ai présenté la Vierge au buisson de roses peinte en 1473 par Martin Schongauer, qui est conservée dans le chœur. La Vierge, représentée dans un jardin enclos, porteur d’une image du paradis, est par là associée à fiancée du Cantique des cantiques. Le buisson de rose se rapporte à la rosa mystica (la Vierge est une rose parmi les roses) et à la vision Henri Suso, dans laquelle la rose représente les douleurs de la vie terrestre. Enfin, l’omniprésence de la couleur rouge annonce la Passion du Christ. Les plantes, Les oiseaux et la couronne sont d\’un naturalisme remarquable.

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Dans les rues de Colmar : la maison Pfister, le clocher de Saint-Martin…

L’après-midi, nous avons été guidés à travers les plus anciennes, les plus remarquables et les plus petites maisons de la ville. Elle a permis de découvrir les vestiges de la chapelle Saint-Michel du cimetière qui enceignait l’église, le quartier des poissonniers, la Petite Venise, le marché couvert et le quartier des tanneurs.

La journée s’est achevée par une visite de l’église protestante Saint-Matthieu effectuée par le pasteur Sturny. Construite par les franciscains en 1292, elle revient aux protestants en 1575 en raison de la grande sobriété de son décor. Au XVIIIe siècle, l’église est séparée en deux et le chœur est cédé aux catholique (raison de la présence de deux clochetons sur le toit). Ce n’est qu’au XXe que l’église redevient entièrement protestante. L’église a toujours son jubé et la nef, couverte par un plafond en bois peint, se distingue par son acoustique exceptionnelle.

Camille Demange
Photographies : Roland Moeglin

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