Sandrine Ruef et Florian Marchand, Les collections photographiques de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame et la Société des Amis de la cathédrale de Strasbourg ont donné le 6 mars une conférence inédite.

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Le saviez-vous ? La Fondation s’est engagée depuis peu dans un projet d’envergure : numériser les quelques 5500 plaques photographiques en verre afin d’en rendre la consultation plus aisée aux chercheurs et au grand public tout en sauvegardant cette mémoire patrimoniale à la valeur incontestable. Sandrine Ruef et Florian Marchand, tous deux employés dans cette institution, ont apporté chacun un éclairage complémentaire en élargissant leur propos aux 50 000 documents qui, tous supports confondus, constituent ce fonds unique en France. Visuels à l’appui, ils ont montré la riche diversité de leur photothèque, dans des domaines parfois aussi inattendus que les autochromes et les appareils photographiques.

Si les origines des collections datent du milieu du XIXe siècle – la première photo de la cathédrale conservée à la Fondation remonte à 1852-53 -, elles ont été constamment enrichies par des campagnes photographiques et continuent de l’être actuellement. Ces photos concernent aussi le dépôt lapidaire, la gypsothèque (collection de moulages) et la collection de vitraux. Elles documentent aussi les activités et la vie de la Fondation dans le déroulement de ses campagnes régulières. Elles sont d’ailleurs l’œuvre de photographes à la notoriété bien établie : si Charles David Winter s’est intéressé au XIXe siècle à la maison Kammerzell (propriété de la Fondation depuis 1881), Alice Bommer a photographié la cathédrale juste après les bombardements de 1944. Ce sont donc des témoignages à valeur historique certaine.

La conservation pose question, car liée à la fragilité de ces supports : le verre se casse et se raye, le papier se déchire, les émulsions se décollent. Autant de mécanismes d’altération difficiles à enrayer qui nécessitent un suivi constant. S’y ajoute une nouvelle donnée : avec l’évolution de techniques rapidement obsolètes pourra-t-on encore lire ces photos dans quelques décennies ? Il faudra donc renouveler les sauvegardes pour les adapter aux nouvelles techniques. Autant de défis qui font de ces numérisations un travail de Sisyphe, mais indispensable si l’on s’intéresse à l’histoire et à la préservation de la cathédrale, ce qui est le cas de la Fondation et des Amis de la cathédrale.

Ph. : Fondation de l’Œuvre Notre-Dame.

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