La fougère

Côté Cathédrale

Fougère-
Les doigts de saint Jean.

L’art roman montre quelques représentations de feuillage notamment sur les chapiteaux et uniquement à l’intérieur des églises. Les sculptures de fougères très stylisées en font partie.

Dans certaines croyances populaires, les souches de fougère qui au printemps avaient 5 crosses, ainsi que les doigts de la main, étaient recherchées et considérées comme un talisman. On les appelait les « mains de Saint Jean ».

Étant donc l’une des sept herbes de Saint Jean, la fougère mâle aux vertus médicinales est présente à la Cathédrale de Strasbourg sur les chapiteaux des colonnes du bras nord du transept aux côtés de petits personnages cachés parmi ses feuilles, ainsi que sur les colonnes du portail coté sud.

La spirale formée au printemps par les frondes enroulées des fougères est aussi un signe de fécondité, qu’elle soit physique ou spirituelle. La crosse de l’évêque participe de ce principe.

Côté Végétal

fougere-bota
Dryopteris filix-mas (L.) Schott. – Dryoptéridacée.

Cette fougère qui pousse dans les sous-bois d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord, n’est ni mâle, ni femelle. C’est l’aspect de ses frondes vigoureuses, massives, et peu découpées qui la différencie d’une autre espèce plus grêle que l’on appelle fougère « femelle » (Athyrium filix-femina).

Les fougères se reproduisent de manière singulière. A la fin de l’été, les ponctuations orangées situées au revers des frondes libèrent les spores. Si elles rencontrent des conditions favorables d’humidité et de température, les spores vont germer et former une petite lame verte en forme de cœur que l’on appelle un prothalle. Ce dernier est doté de cellules reproductrices mâle et femelle : la fécondation va s’opérer, puis la cellule œuf produite va former, de divisions en divisions, une petite fougère sur le prothalle.

Le rhizome de la fougère mâle est toxique mais il est employé depuis l’Antiquité comme vermifuge pour lutter contre le ténia. Ses frondes pilées étaient employées pour garnir les matelas des enfants rachitiques et les personnes souffrant de rhumatismes.

Merci à Frédéric Tournay, botaniste de talent.
Dessin : Jaime Olivares.
Photo : Shirin Khaili.

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