La bryone

Côté Cathédrale

Le navet du diable

Son nom provient du grec ancien bruon signifiant fleur. Au Moyen-Âge, la bryone est classée parmi les plantes magiques, comme en témoignent ses nombreux noms communs : navet du diable, couleuvrée, vigne-blanche, herbe de feu, rave de serpent, mandragore grimpante… Ses racines servaient à la fabrication de fausses mandragores utilisées en magie noire.

Plante grimpante, aux feuilles poussant en vrille, elle est utilisée comme élément décoratif dans la sculpture gothique.

En géobiologie, sa représentation sous les chapiteaux indique un courant tellurique (étude ésotérique de l’ensemble des influences de l’environnement sur le vivant).

En plus de sa présence en sculpture de grès sous forme de plante grimpante ornant les frises, elle figure parmi les bas-reliefs du vantail gauche des portes de la Cathédrale.

Côté Végétal

Bryonia dioica (Jacq.) – Cucurbitacée

Plante vivace, très toxique de la famille des cucurbitacées, la bryone est une plante dioïque, c’est à dire qu’elle porte ses fleurs femelles et ses fleurs mâles sur deux pieds différents. Grimpante, à grosse racine charnue et pivotante, elle peut attendre facilement 6 mètres de haut.
Ses fruits sont des baies globuleuses et lisses, de couleur rouge vif à maturité. Ils contiennent comme ses racines une forte concentration de saponine provocant vomissements et diarrhées aux conséquences graves voire la mort en cas d’ingestion.

Utilisée en médecine médiévale, en usage externe, pour les maladies arthritiques et contre les verrues, elle a eu en médecine populaire, en usage interne, une réputation purgative et diurétique.

Aujourd’hui, elle est parfois plantée pour décorer et garnir les tonnelles grâce à sa croissance exubérante. Il en existe une variété ornementale à feuilles laciniées. Mais elle est plus généralement considérée comme une mauvaise herbe et à éviter dans les jardins en présence des enfants.

Dessin : Jaime Olivares
Texte et photo : Shirin Khalili

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